
Le graffuturisme, l’avenir du street art?

À l’heure ou les artistes street art voient leurs œuvres affoler le marché de l’art, un nouveau mouvement fait petit à petit son nid au sein de la communauté artistique. Le graffuturisme correspond à un terme inventé par l’artiste Américain Poesia en 2010, lorsqu’il décide de regrouper plusieurs artistes décidés à faire évoluer leurs graffitis vers un nouveau type d’œuvre, à la fois plus complexe et plus abstraite que le graffiti traditionnel. À mi-chemin entre la scène underground et les beaux arts, le graffuturisme s’applique aussi bien dans la rue que dans les ateliers artistiques. Variant de l’abstraction géométrique à la figuration déconstruite, certaines œuvres peuvent faire référence aux artistes italiens du courant futuriste et leur constante quête de représentation de la vitesse du monde moderne.
Le site graffuturism.com, fondé par Poesia en 2010, regroupe un berceau d’artistes aux influences variées qui constitue ce qui pourrait être défini comme le courant graffuturiste. L’émergence naissante de ce mouvement laisse aux artistes une liberté quasi-totale, puisque Poesia lui-même ne serait décrire le graffuturisme autrement qu’une passion commune pour le graffiti et les autres formes d’art. Certains artistes se focalisent sur la peinture murale ou sur toile tandis que d’autres font usage de matériaux bruts tels que le bois, le carton ou le béton pour produire leurs oeuvres, laissant à penser que le mouvement est amené à se diviser en différents genres.
Certains protagonistes ont déjà fait leur gamme et jouissent d’une certaine reconnaissance au sein du monde artistique. Pour ne citer qu’eux, Clemens Behr est reconnu pour sa manipulation du bois alors que Nawer est un spécialiste du béton. Véritable pionier du street art abstrait, Futura 2000, lui, varie les supports sans jamais amoindrir la qualité du résultat final.