
La faim justifie les moyens

Nus, attachés à des poteaux tels de vulgaires brebis galeuses les végétaliens se font marquer le numéro 269 au fer rouge pour défendre la cause animale.
C’était à Tel-Aviv, le 2 Octobre 2012 que des activistes ont décidé de mener une campagne choc visant à dénoncer la brutalité avec laquelle les animaux sont abattus pour que nous, Ô grands consommateurs, puissions profiter de leur tendre chair.
Des barquettes de viande humaine à Nice, à l’intrusion illégale dans des fermes américaines pour libérer des animaux, les végétaliens ont le mérite d’arborer le sujet avec ingéniosité. Un activisme extrême qui nous pousse à nous interroger sur le réel enjeu de ces opérations coup de foin.
Les végétaliens sont la version 2.0 des végétariens traditionnels. Tout comme ces derniers, ils excluent la consommation de viande et poisson de leur régime alimentaire, mais ce n’est pas tout puisque les végétaliens refusent également l’utilisation de tout produit testé sur les animaux ainsi que l’emploi de tous matériaux issus de l’exploitation animale tels que le cuir ou la laine. Si l’on s’en tient aux informations recueillies jusqu’à présent, les végétaliens sont donc des masochistes qui se baladent à poil et broutent de l’herbe. Mais il faut admettre que leurs allégations ont des polémiques à faire valoir. On pense notamment aux ailerons de requins, une denrée rare qui a causée ce que l’on pourrait qualifier un véritable génocide aquatique. Avec une moyenne de 100 millions de requins tués par an, le commerce d’ailerons est un vrai poison pour la sauvegarde de la faune maritime.
Mais vous l’aurez compris, comme souvent, ce n’est donc pas la cause que les végétaliens défendent qui fait polémique mais bien leurs méthodes de fonctionnement pour les moins atypiques. On ne peut pas dénier le fait que certains de leurs arguments penchent en leur faveur, tel que l’idée de goinfrer des vaches au point de les en rendre obèses quand certains de nos semblables ont l’estomac qui n’en peut plus de crier famine. Mais n’y a-t-il pas un compromis rationnel à trouver entre la surconsommation de viande et sa réjection totale ? Car même si un immense phénomène social poussait tout le monde à remplacer le cheeseburger par un mac fallafel, cela apporterait aussi son lot de problèmes.
On a souvent tendance à déculpabiliser en pensant que nos décisions personnelles ne feront aucune différence à l’échelle globale. Mais prenons-nous le temps de porter réflexion à ce problème et à orienter notre consommation vers des produits plus responsables, sans pour autant remettre tout notre régime alimentaire en cause. On se dit souvent plus intelligent que nos homologues à quatre pattes, reste à prouver…