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Le cas de la cybercensure : un bras de fer numérique

Le cas de la cybercensure : un bras de fer numérique

Internet, le terrain de la libre expression est parfois mis à rude épreuve. Alors que sur internet, tout semble permis, certains pays n’hésitent pas à user de méthodes plus ou moins radicales afin de bloquer l’accès à divers contenus. C’est pourquoi, à l’heure où la question de la liberté d’expression est plus que jamais au cœur de l’actualité, un véritable bras de fer se joue entre liberté et silence imposé.

La Journée Mondiale contre la Cybercensure le 12 mars dernier a été l’occasion pour Reporters Sans Frontières de mettre en lumière un plan d’action nommé « Collateral Freedom ». Le but de l’opération est de rendre de nouveau accessibles neuf sites d’informations censurés dans onze pays comme : la Chine, l’Iran ou la Russie notamment.

La méthode employée consiste ainsi à contourner la censure, en mettant en place des sites dits « miroirs ». Ces sites internet, semblables aux originaux, possèdent une autre adresse IP, et sont hébergés par d’autres serveurs. Une manière pour les sites incriminés de se cacher, pour une durée plus ou moins longue.

La censure mise en échec dans 11 pays © RSF

La censure mise en échec dans 11 pays © RSF

Cependant, Reporters Sans Frontières n’en est pas à son premier coup d’essai. En 2012, l’ONG avait déjà procédé de cette manière pour contourner la censure, mais les sites miroirs avaient été trouvés par les autorités, et bloqués à leur tour.

Afin de mieux se rendre compte de l’ampleur de la situation, OpenNet Initiative, un projet mené par de grandes universités telles que celles de Toronto, d’Ottawa et de Harvard, travaille main dans la main avec Reporters Sans Frontières, afin de collecter des informations et enquêter, dans le but de réaliser une cartographie précise de l’état de la censure à travers le monde.

Global Internet Filtering Map ©OpenNet Initiative

Global Internet Filtering Map ©OpenNet Initiative

La Chine, l’un des pays les plus censurés au monde

En République Populaire de Chine, la censure est un sujet pris très au sérieux. Le gouvernement a voté un certain nombre de lois dans ce sens. Créé en 2003, le « Bouclier d’Or », ou « Grand Firewall de Chine » est donc un système de censure qui vient s’opposer à la diffusion d’informations, notamment politiques. Seules les villes de Macao et Hong Kong échappent à ces lois, car elles possèdent leur propre système légal. Concrètement, des sites internet populaires tels que Facebook, Google, Twitter, Youtube, ou encore WordPress sont donc interdits d’accès sur le territoire chinois.

Malgré ces mesures colossales (la censure est présente partout: Du blocage des sites étrangers, au filtrage des données et de certains mots-clés, en passant par la surveillance du courrier électronique), les internautes parviennent à déjouer les interdictions.

N’adhérant évidemment pas à cette censure à outrance, les chinois ont recours à des serveurs intermédiaires, appelés « proxies ». Une manière de circuler sur internet de manière anonyme. Le Proxy est une passerelle, qui évite à l’internaute d’utiliser sa propre adresse IP. Ce qui fausse sa localisation. L’utilisateur use de ce leurre, afin de donner l’impression de provenir d’un autre pays, selon le proxy utilisé.

Les dérives de la censure 

En Inde, la Cour Suprême a récemment invalidé une loi de censure du web. Cette loi prévoyait une peine de trois ans de prison pour les auteurs de commentaires offensants ou discriminants. Cette atteinte à la liberté d’expression est revenue sur le devant de la scène en 2012, alors que deux jeunes femmes avaient été arrêtées pour des articles publiés sur Facebook au sujet de la mort d’un dirigeant d’extrême droite hindoue à Bombay. Le juge en charge de l’affaire a qualifié cette loi d’anticonstitutionnelle, et termine en déclarant n’avoir aucune hésitation à l’invalider.

Un réel rapport de force s’opère. A mesure que la censure s’étend et sévit, les moyens de l’éviter se développent et se multiplient.

A propos de l'auteur

Melissandre Briansoulet

Titulaire d'un diplôme européen d'études en journalisme, je suis touche à tout, mais je m'intéresse tout particulièrement aux thématiques culturelles.

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