
Le tourisme responsable, nouveau chouchou des vacanciers ?

Ça y est, plus qu’un mois environ avant que l’été ne fasse son vibrant retour dans nos vies. Et il est attendu avec impatience. Reste à espérer qu’il sache se montrer généreux.
L’été, c’est bien sûr la saison phare des vacances, puisque nous sommes nombreux à voguer vers d’autres horizons en juillet et août, afin de recharger les batteries et profiter de décors paradisiaques. Depuis quelques années, un nouveau tourisme a fait son apparition : le tourisme responsable. Respectueux de l’environnement et des communautés locales, il s’oppose au tourisme de masse qui fait du voyageur un hyper-consommateur. Tout au contraire, il pousse le touriste à prendre conscience du rôle qu’il joue dans la protection et le développement des lieux qu’il visite.
Vous l’aurez compris, ce tourisme répond à une véritable démarche et séduit pour l’instant une catégorie bien particulière de vacanciers, ceux qui ont tendance à fuir les clubs de vacances et leur « all inclusive » pour s’aventurer en dehors des zones touristiques de masse. Mais ce que le tourisme responsable souhaite avant tout promouvoir, c’est une prise de conscience de chaque touriste sur les impacts de son voyage. De quelle manière ma présence change l’environnement qui m’entoure ?
Un tourisme sous le signe de valeurs humaines et sociales
Dans les textes officiels, on parle plus souvent de tourisme « durable », mais on trouve aussi d’autres concepts tels que le tourisme solidaire, équitable, ou encore l’éco-tourisme.
Par solidaire, c’est la notion d’échange entre les touristes et les populations autochtones qui est mis en avant. Le but est que chacun en retire un bénéfice. Il s’agit d’un projet collectif.
Par équitable, c’est l’idée d’une juste répartition des ressources qui est défendue. Il faut faire en sorte que chaque partenaire reçoive le montant qui lui est dû.
Enfin, l’éco-tourisme mêle la découverte de sites naturels grandioses avec la protection de la nature environnante. L’accès à de beaux pays se mérite.
Mais voilà, en moyenne l’offre responsable reste plus chère que l’offre liée au tourisme de masse, ce qui en décourage certains. Cependant, le secteur semble avoir le vent en poupe, et nombreux sont les acteurs du voyage à vouloir en profiter.
Une instrumentalisation du terme « responsable »
Devant le succès grandissant de ce type de tourisme, on observe que certaines agences de voyage essaient de prendre des parts sur ce marché, sans remplir les conditions d’un tel engagement. Certaines augmenteraient ainsi leurs prix en faisant « la promesse de financer des pseudos projets de développement local »[1]. Mais la gestion de l’argent reste bien souvent obscure, et rien n’assure qu’une action de soutien soit véritablement mise en place.
Des zones d’ombre autour du concept
Pratiquer un « tourisme responsable, c’est avant tout s’engager à respecter le pays d’accueil et les communautés locales, et pourquoi pas à en favoriser le développement suivant des pratiques raisonnées. Il est souvent confondu avec le voyage humanitaire mais c’est une erreur. Ce dernier est organisé par une ONG pour répondre à des besoins précis de la population locale. Le tourisme responsable ne s’inscrit pas dans cette logique : il s’agit d’un voyage ordinaire au cours duquel on adopte un comportement moins passif que celui d’un touriste de masse. On réfléchit par exemple davantage à sa manière de consommer et aux impacts que celle-ci peut avoir sur les populations autochtones, ce qui n’implique pas forcément une démarche humanitaire.
Ce nouveau tourisme, s’il n’est encore qu’à ses débuts, semble prometteur. Il incarne un retour à une vision plus ancienne du voyage, qui se veut privilégier l’échange et l’entraide à la surconsommation. Le discours semble porter ses fruits et c’est ainsi que le tourisme responsable fait de plus en plus d’adeptes, avant tout parmi les milieux sociaux privilégiés cependant.
[1] http://scd2013.blog.youphil.com/archive/2013/04/29/le-tourisme-responsable-definition-reussites-et-echecs-d-un.html